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L’histoire d’une vie, ou une biographie, est un exercice exigeant. Elle demande de relier certains points en une histoire qui est votre, personnelle, intime et unique.

Les circonstances créent le déclic

Le brouhaha d’une salle "VIP" au démarrage d’un grand prix automobile et là, la petite phrase qui couvre tous les sons, qui résonne, nette, claire, inespérée. A tel point que je suis là, je cherche, je cherche à lire à nouveau sur les lèvres pour quêter, pour entendre encore une nouvelle fois, ces mots qui martèlent mes tempes…

La rencontre était prévisible, orchestrée et convenue. Elle s’appelait Marie-Christine et nous ne nous étions pas revus depuis plus de 20 ans. Elle parlait de moi, me campait, « celle qui était en retrait », les vingt ans silencieux, dans une famille où il m’était resté comme place celle de m’extraire…

Ce qui était le plus frappant c’est que son récit ne laissait rien au flou de souvenirs passés. Le portrait incisif qu’elle faisait, me rappelait qu’il ne fallait pas dans ce moment y voir une quelconque coïncidence. Elle continuait à parler, sautait les décennies et ne faisait que répéter : « c’est incroyable, incroyable…

Alors, captivée et captivante, je m’accordais ce luxe d’en faire récit et de vous évoquer ma vie au travers de trois histoires personnelles.

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Ma première histoire parle d’existence

Tout a commencé quelques années après ma naissance. Une phrase échangée, entre ceux qui avaient mon existence en main, scellait de manière inconsciente mais profonde la vision de ma destinée. « Kaky », un nom de fruit me fut donné et je rentrai dans une vie sans dot.

>>> Ne pas sentir que l’on est dotée, que l’on a ce potentiel de départ, qui vous immunise contre les aléas de la vie créé un doute et tout autant pour certain et notamment pour moi, une détermination de prouver que l’on existe.

>>> Ne pas ressentir que l‘on est dotée vous procure ces vertiges de vie qui vous poussent à des instincts insatiables, à une énergie irrépressible, à l’engagement, à l’action. Il vous créé tout autant et paradoxalement le besoin de vous extraire, de vous densifier, de vous « repulper ». Longtemps j’ai vécu cette apparente contradiction comme une marque de naissance.

Autour d‘un sancerre et d’un foie épicé, et d’une séance forte avec Annie, « la femme qui met au monde », je fis un chemin intense et les prochains mots pour le dire furent « je n’existe pas ».

Ces mots furent suivis d’autres. J’ai eu la chance de la page blanche. Chaque jour, couchés sur le papier, les mots prenaient forme, rassemblant, intégrant mon jeu singulier avec la vie jusqu’à l’instant où j’ai pu me dire : j’existe.


Ce lien complexe avec la vie fait partie de mon #ADN et de mon #empreinte génétique. Cette approche ne m’a jamais quitté, et ça a fait la différence dans ma vie.

Ma deuxième histoire parle de vie

La vie a sa dose d’imprévisible sans laquelle elle ne serait que grisaille. Là, un matin, sur un bureau de consultant, inscrit de façon soignée sur une carte de visite, bleu nuit sur fond blanc , la prochaine petite phrase qui allait m’ influencer durant les quelques années suivantes: « #lâcher prise, pas d’emprise ».

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Je laissais faire la vie et la laissais maître de mon destin. Je vécus toute une deuxième période de mon existence dans des fonctions, des projets et des activités à haute valeur, avec des hauts plutôt que des bas, croisant des personnes ressources indissociables de mon parcours. Ce fut une période salutaire, une des plus créatives de ma vie. J’ai quitté mon job, suis allée dans le privé, j’ ai été recrutée dans une « Mines school ».

J ai rencontré l’homme de mon destin. Nous fûmes chacun le chemin d l’autre et depuis c’est toujours vrai.


Accepter l ‘imprévisible et avoir les coïncidences pour miroir, ce fut mon carburant et je fus insatiable. J’en fis ma règle. Je compris que la vie m’avait privilégié et j’acceptais ma dot.

Ma troisième histoire parle de relier des points

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Fin 2014, un matin, nomade sur les hautes terres de la #cordillère des Andes, avec la raréfaction de l’air pour atmosphère, comme une certitude, je me voyais là où je devais être. Et mon futur était là déjà inscrit à sa juste place, reconfiguré sur la seule fréquence qui soit primordiale, la mienne.

Et ce furent quelques mots de @F Giroud qui firent sceau dans mon âme : « #L’unicité de chaque être humain me fascinait et la variété des destins » et aussi ce sentiment incompressible d’appartenance, « d’être un point minuscule dans la tapisserie du monde ».

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ll a fallu ces années de maturation pour acquérir cette conviction intense que là était ma voie. Interroger la « manière de vivre » était la façon pour moi de passer à l’action.

« #une chance aux milles et une couleurs de l’être humain et à la croisée des chemins ». Tout ce que j’avais perçu par intermittence s’agrégeait là.

Tout ce que j’avais suivi par instinct ou intuition se transformait en s’associant. Les points se synchronisaient. Je fus la plume et M. Collective trouvât sa rime et s’accordât.

Relier des points fait histoire. Et ce qui est important ce sont les points que l’on relie et l’histoire que cela raconte. Elle fait biographie d’un tout autre genre, s’extirpant de toute chronologie.